Treezor, leader européen du Banking-as-a-Service

Mise à jour : 29 mai 2025 Temp de lecture : 6 min

FinMag s’est entretenu avec André Gardella, CEO de Treezor, pour comprendre comment cette fintech française concilie excellence technologique et conformité réglementaire. Un échange riche, où se dessine l’ambition d’un acteur devenu incontournable dans le paysage européen du Banking-as-a-Service (BaaS).

Treezor, leader européen du Banking-as-a-Service

Pouvez-vous nous présenter Treezor ?

Il n’est pas facile de décrire Treezor en quelques mots. Si des exemples concrets permettent de comprendre facilement ce que nous faisons, il est plus difficile d’en donner une définition concise. La manière la plus accessible que j’ai trouvé pour expliquer notre positionnement à des personnes qui ne viennent pas de notre secteur, c’est de dire que Treezor réunit deux univers qui, historiquement, ne se rencontraient pas.

D’un côté, Treezor est une entreprise technologique. Quand on regarde la composition de son corps social, on y trouve principalement des développeurs, comme dans une SSII ou une entreprise IT classique.

De l’autre, Treezor détient une licence d’établissement de monnaie électronique, délivrée par l’ACPR et applicable dans 25 pays d’Europe. Cette licence est indispensable pour fournir à nos clients des services autour de l’exécution de paiements. Elle nous engage par ailleurs à un haut niveau d’exigence réglementaire : connaissance des clients, détection des opérations suspectes et déclaration aux autorités compétentes (blanchiment, fraude, financement du terrorisme, évasion fiscale, etc.).

Nous proposons toutes les briques de paiement essentielles : tenue de compte, virements entrants et sortants, émission de cartes et processing de transactions. Ces services sont accessibles via notre API, en direct ou par l’intermédiaire de partenaires. L’utilisateur final bénéficie ainsi d’un panel très complet de fonctionnalités.

Treezor est une réponse au besoin croissant des entreprises non régulées qui souhaitent intégrer des fonctionnalités de paiement dans leurs services ou dans leurs parcours client, sans pour autant devenir elles-mêmes des établissements financiers.

Quels types d’entreprise font appel à Treezor ?

Le Banking-as-a-Service (BaaS) se positionne comme un partenaire stratégique idéal pour toute entreprise désireuse d’intégrer des briques financières à ses offres, de manière fluide, sécurisée et en totale conformité avec les réglementations. Notre expertise nous permet d’accompagner une grande diversité d’acteurs. Par exemple, nous travaillons avec plusieurs banques pour adolescents, parmi lesquelles Money Walkie ou Banxup en France, et Bling en Allemagne. Pour ces partenaires, Treezor gère l’ouverture et le suivi des wallets, le traitement des flux financiers, assure la conformité réglementaire et facilite l’émission des cartes de paiement. Nous intervenons aussi pour des proptechs, comme Matera. Dans un registre complètement différent, un éditeur de logiciel comptable a choisi d’intégrer nativement un compte Treezor à sa solution : cette intégration permet une réconciliation automatique et à la source des flux financiers, ce qui fait gagner un temps précieux aux experts-comptables et limite les erreurs. Nous collaborons aussi avec des entreprises qui proposent à leurs collaborateurs des cartes de mobilité contrôlées. Grâce au moteur de règles intégré à notre plateforme, ces cartes sont paramétrables avec une grande finesse – par plage horaire, type de dépenses ou zone géographique – ce qui peut par exemple faciliter l’accès à des subventions en limitant la mobilité aux mobilités douces. Enfin, Treezor est aussi utilisé par des plateformes de crowdfunding, notamment dans l’immobilier avec Club Funding ou la transition énergétique avec Lumo. Les investisseurs déposent leurs fonds sur des wallets Treezor, qu’ils peuvent ensuite utiliser pour participer à des émissions obligataires.

Ce ne sont là que quelques exemples. Nous voyons émerger de nombreux autres cas d’usage, notamment dans les secteurs de la santé et de l’assurance. En réalité, partout où il y a un paiement, un compte ou une carte, Treezor peut apporter une solution.

Quels avantages offre Treezor aux développeurs ?

Treezor est une entreprise relativement jeune, née sous des technologies innovantes que les acteurs traditionnels de la finance maîtrisent peu. Ces derniers disposent de systèmes très robustes mais souvent peu flexibles. Notre ambition a été de conserver la rigueur des institutions financières établies, tout en y ajoutant l’agilité des nouveaux modèles technologiques.

Nous avons travaillé sur trois axes majeurs pour simplifier la vie des développeurs qui utilisent nos outils au quotidien :

  •  Une infrastructure de pointe : nous sommes le premier acteur du BaaS 100% serverless, adossé à une technologie cloud, ce qui nous permet de gagner en évolutivité, en efficacité énergétique (RSE), et performance. Par exemple, sur les titres restaurant, nous pouvons absorber des pics d’activité significatifs à la milliseconde près.
  • Une documentation technique repensée : notre documentation API entièrement remaniée offre une expérience d’usage intuitive.
  •  La sécurité : nous avons une équipe interne dédiée à plein-temps à la sécurité des systèmes d’information, ce qui est rare pour une structure de notre taille. Nous sommes aussi certifiés PCI DSS pour l’émission de cartes, et nous traitons en moyenne 120 millions de requêtes sur notre API tous les mois, avec un taux de disponibilité de plateforme de 99,99 %.

Quels sont les grands chantiers menés par Treezor récemment ?

Nous avons profondément modernisé notre infrastructure depuis notre rachat par Société Générale. Toute la plateforme a été migrée sur le cloud, repensée pour être modulaire, scalable, et résiliente. Côté conformité, nous avons mené d’importants plans de remédiation en 2023, ce qui fait de Treezor l’un des acteurs les plus solides en Europe sur le plan des risques.

Nous avons aussi enrichi notre offre :

  • Un nouveau moteur de règles (Multi-Criteria Dynamic Card) ultra-puissant pour paramétrer les cartes, offrant jusqu’à 10.000 combinaisons possibles de paramètres.
  • Une carte multi-wallet (Card Account Selection) : une seule carte permet d’orienter automatiquement les dépenses vers le bon compte (ex : transport, resto, pro/perso…).
  • Des IBANs locaux : nous proposons maintenant des IBAN locaux à nos clients. À ce sujet, nous avons lancé des tests en Allemagne, et avançons en Italie et en Espagne. Cela demande de gérer les exigences réglementaires locales, mais c’est également un levier de réputation et d’efficacité.
  • Et bientôt, les virements hors de la zone SEPA, en devises étrangères.

Quels sont vos axes de développement pour l’avenir ?

Pour les années à venir, nous concentrons notre développement autour de deux axes majeurs. Le premier concerne les entreprises établies, qu’il s’agisse de grands groupes ou d’institutions financières. Grâce à la solidité de notre infrastructure, à la maturité de notre dispositif de conformité et à la richesse de notre offre, nous avons aujourd’hui la crédibilité nécessaire pour répondre aux exigences de ces acteurs. Ce sont des clients attentifs à leur image, à leur gestion des risques, et qui n’acceptent aucun compromis.

Le second axe est l’international. Nous souhaitons adresser pleinement le marché de la zone euro. Cette stratégie porte déjà ses fruits. En 2025, 70 % de notre pipeline commercial se situe en dehors de France. Sur les 12 projets que nous avons signés depuis le début de l’année, 7 l’ont été à l’étranger. Aujourd’hui, L’Europe hors France représente plus de la moitié de nos opportunités, qu’il s’agisse de prospects ou de clients déjà signés.

Nous avons franchi plusieurs étapes dans cette expansion : au départ, nous accompagnions nos clients français dans leur développement à l’international. Ensuite, nous avons commencé à signer directement avec des clients étrangers sur leur marché domestique. Aujourd’hui, nous allons encore plus loin : ces clients étrangers nous demandent désormais de les suivre dans leurs propres projets d’expansion, à l’échelle européenne. C’est une dynamique très encourageante, qui confirme la pertinence de notre positionnement.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur Treezor, leur site est accessible https://www.treezor.com/fr/

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.