Ethicus Patrimoine, dix ans d’expertise au service du patrimoine

Pour FinMag, Gilles Haenel, fondateur du cabinet Ethicus Patrimoine, revient sur la réalité de son métier de conseiller en gestion de patrimoine.
Dans cet échange, il démonte les idées reçues, pointe les abus du secteur bancaire, et insiste sur la rigueur réglementaire qui encadre sa profession. Un éclairage indispensable à l’heure où les français sont de plus en plus sollicités par les banques, les assureurs… et les plateformes en ligne.
Pourquoi tenez-vous à définir ce qu’est un conseiller en gestion de patrimoine ?
Parce que tout le monde croit savoir ce que c’est, mais en réalité, très peu de français savent ce qu’il y a derrière ce titre. Et pour cause : le terme “conseiller en gestion de patrimoine” n’est pas déposé. Aujourd’hui, presque n’importe qui peut l’utiliser sans en exercer réellement le métier.
Le métier de CGP (conseiller en gestion de patrimoine), c’est de comprendre les besoins et les contraintes de son client afin de définir avec lui les meilleures stratégies juridiques, fiscales et financières et immobilières permettant d’atteindre ses objectifs.
Le métier est normé, les autorités de tutelle encadrent la profession : l’ACPR (Banque de France), l’AMF (Autorité des Marchés Financiers), la CCI et la DGCCRF pour l’activité immobilière. Le conseiller en gestion de patrimoine doit posséder 5 compétences, et chacune de ces compétences est validée par un diplôme ou par un agrément.
Quelles sont ces cinq compétences que vous évoquez ?
- La compétence juridique : droit de la famille, droit des sociétés, droit fiscal, etc. Pour cela, il faut une CJA (Compétence Juridique Appropriée), obtenue par un diplôme d’État en droit ou en gestion de patrimoine. Peu de gens le savent, mais seules certaines professions peuvent délivrer un conseil juridique patrimonial : les notaires, les avocats, les experts-comptables… et les CGP diplômés.
- La compétence assurantielle : elle est validée par l’agrément IAS qui couvre à la fois les assurances de biens (voiture, habitation, etc.) dont l’expertise se retrouve généralement chez les agents généraux et les courtiers, et les assurances de personnes (vie, retraite, épargne salariale, etc) dont l’expertise se retrouve principalement chez les CGP.
- L’agrément bancaire (IOBSP) : il permet de faire le seul et unique métier de la banque : financer l’économie réelle, c’est-à-dire de trouver des solutions de financement pour les particuliers et les entreprises.
- La compétence financière : c’est l’agrément de Conseiller en Investissements Financiers délivré par l’AMF, pour accompagner les clients sur les marchés financiers cotés et non-cotés.
- L’agrément immobilier : c’est la carte de transaction sur immeubles et fonds de commerce (carte T) délivrée par la CCI.
Le conseiller en gestion de patrimoine doit obtenir ces cinq agréments pour exercer, pourquoi ?
Parce que c’est la seule façon de garantir un conseil objectif et impartial. Quand vous allez voir la banque avec 50 000 € à placer, le banquier vous vend un produit bancaire, c’est son job. Avec ces mêmes 50 000 €, l’agent général ou le courtier en assurance vous proposera une assurance, le promoteur un bien immobilier… Chacun a une démarche “produit”.
Le CGP a l’obligation légale d’avoir une démarche “conseil”. Il analyse d’abord la situation du client, il formalise ses objectifs, puis il propose une stratégie patrimoniale. Et ensuite seulement, il sélectionne parmi tous les partenaires du marchés la solution d’investissement la plus en adéquation avec la situation et les besoins du client.
Le CGP est le médecin généraliste du patrimoine, il vous ausculte et rédige une ordonnance avant de vous envoyer vers un laboratoire pharmaceutique. Concernant leur patrimoine, les français vont malheureusement encore trop souvent d’abord voir leur banquier avant d’échanger avec un conseiller agréé.
Vous fêtez les 10 ans d’Ethicus Patrimoine. Qu’est-ce qui fait, selon vous, la longévité de votre cabinet ?
Je pense que la force d’Ethicus Patrimoine réside dans son capital 100% familial : sans actionnaire et sans pression du chiffre, cela nous permet de travailler dans l’intérêt des clients et non dans celui des banques ou des compagnies d’assurance.
Nous avons également développé un réseau étendu d’experts du chiffre et du droit : notaires, experts-comptables, avocats fiscalistes… qui nous font confiance et qui nous recommandent régulièrement. L’interprofessionnalité entre les différents experts permet de mieux servir une clientèle exigeante dans un environnement de plus en plus complexe.
À quel moment est-il pertinent, selon vous, de faire appel à un cabinet comme le vôtre ?
Cela peut être lorsque qu’un besoin apparaît : optimiser sa fiscalité, préparer sa retraite ou les études de ses enfants, transmettre son patrimoine, protéger ses proches, ou tout simplement pour placer son épargne.
Ou bien lors de la survenance d’un événement particulier : mariage, succession, changement professionnel…
Mais je recommande également de faire un bilan patrimonial régulièrement pour vérifier si la stratégie mise en place correspond toujours à la situation et aux besoins du client.
Quelles sont les actualités du cabinet en 2025 ?
Nous venons de célébrer les 10 ans d’Ethicus Patrimoine, le 15 avril dernier. Aujourd’hui, le cabinet accompagne près de 350 clients, et l’activité ne faiblit pas. L’année 2025 s’annonce particulièrement dense, notamment en raison d’un changement réglementaire majeur : l’épargne salariale devient obligatoire à partir du 1er janvier 2025 pour toutes les entreprises à partir de 11 salariés.
De nombreuses structures françaises sont concernées, mais la plupart ignorent encore de quoi il s’agit concrètement. Ce matin encore, j’ai animé une formation pour un important cabinet d’expertise comptable afin de leur expliquer les principes de l’épargne salariale, son fonctionnement, les pièges à éviter et les points de vigilance à avoir en tête. Les chefs d’entreprise, s’ils ne sont pas informés, ne peuvent évidemment pas se mettre en conformité spontanément. Il revient donc aux experts-comptables et aux CGP de relayer l’information aux dirigeants d’entreprise. C’est une actualité forte sur laquelle nous sommes très mobilisés.
En parallèle, j’enseigne à l’École Supérieure d’Assurances de Paris auprès des étudiants en Master Expert en ingénierie patrimoniale. Les examens de fin d’année approchent, ce qui constitue une autre échéance importante à venir. Autre projet en cours : la refonte du site internet d’Ethicus Patrimoine, tout juste mis en ligne. La structure technique est désormais en place ; il reste à produire les contenus.
Enfin, nous développons fortement le Private Equity depuis trois ans. Longtemps réservé aux investisseurs institutionnels, aux mutuelles ou aux très gros patrimoines, il devient aujourd’hui une classe d’actifs accessible et pertinente pour une clientèle plus large. Nous avons constitué une sélection exigeante de partenaires sociétés de gestion, et nous accompagnons de plus en plus de particuliers sur le sujet. C’est également un levier très efficace pour fructifier la trésorerie d’entreprise à long terme.
Vous avez choisi de travailler de plus en plus avec des chefs d’entreprise. Pourquoi ?
Parce qu’ils sont souvent seuls face à leurs décisions. En particulier les dirigeants de TPE (moins de 50 salariés) : pas de juriste, pas d’avocat fiscaliste, pas de notaire, peu de conseil de leur expert-comptable… Nous les aidons à optimiser leur rémunération, les protéger eux et leurs proches, préparer leur retraite, faire fructifier leur trésorerie excédentaire et anticiper la transmission de leur entreprise.
Si vous voulez avoir plus d’informations sur Ethicus Patrimoine, leur site est accessible https://ethicus.fr/