La transparence et la Banque du Canada

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12 septembre 2024 Temp de lecture : 3 min

La transparence et la Banque du Canada

Les Canadiens portent un grand intérêt aux annonces de taux directeurs faites par le gouverneur de la Banque du Canada. Ces annonces ont un impact significatif sur les finances personnelles ainsi que sur l’économie nationale. Cependant, il existe un manque préoccupant de clarté et de responsabilité dans le processus décisionnel, ce qui met en lumière la nécessité de moderniser la Loi sur la Banque du Canada pour l’adapter au paysage économique actuel.

La Loi sur la Banque du Canada : une loi désuète

La Loi sur la Banque du Canada, adoptée en 1935, n’a pas été modifiée depuis. Selon cette loi, le gouverneur détient tous les pouvoirs décisionnels et il n’y a aucune disposition en matière de transparence ou de responsabilité. La loi vise à favoriser le bien-être économique et financier du Canada, mais elle ne décrit pas les mandats et la politique monétaire de la banque.

Des lignes directrices souples en matière d’inflation

Par ailleurs, les règles relatives au ciblage de l’inflation ne sont pas juridiquement contraignantes et manquent d’approbation ou de responsabilité parlementaires. Le cadre actuel suggère un objectif d’augmentation annuelle de 2 % de l’indice global des prix à la consommation (IPC). Cependant, cet objectif peut ne pas être réalisable dans la conjoncture actuelle. Des facteurs tels que la crise climatique, les troubles politiques, l’inversion de la mondialisation et les problèmes démographiques entraînent des chocs d’offre complexes affectant l’inflation.

Les conséquences du ciblage de l’inflation

L’augmentation des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation peut entraîner des résultats négatifs, tels que la baisse de la consommation, de l’investissement, de la croissance et de l’emploi. Il est essentiel de reconnaître l’objectif général de la Banque du Canada, qui est la prospérité des Canadiens, plutôt que de se concentrer uniquement sur le ciblage de l’inflation.

Un manque d’information sur la stratégie de la Banque

Bien que le gouverneur communique son point de vue aux comités parlementaires et aux médias, il existe un manque d’information sur les implications économiques et financières de la stratégie de la banque. Les effets de ces décisions sur les individus, les entreprises, les gouvernements, la redistribution, l’investissement et la productivité ne sont pas clairement établis. Un degré plus élevé de transparence est nécessaire pour comprendre l’influence réelle de la politique monétaire sur l’économie.

La nécessité d’une plus grande responsabilisation

Il est désormais temps d’exiger davantage de reddition de comptes et de transparence de la part de la Banque du Canada. La Loi sur la Banque du Canada doit être révisée afin que l’institution soit soumise à une surveillance accrue. Il est essentiel d’examiner les effets potentiels à long terme des décisions de politique monétaire à court et à moyen terme, particulièrement à la lumière des perturbations de la chaîne d’approvisionnement et de l’urgence de la transition climatique.

Conclusion

Il existe un manque manifeste de transparence et de reddition de comptes dans le processus décisionnel de la Banque du Canada. La révision de la Loi sur la Banque du Canada et l’exigence d’une plus grande transparence permettront de mieux comprendre les effets de la politique monétaire sur l’économie. Il est essentiel de réfléchir aux objectifs plus larges de la banque et aux dangers potentiels de se concentrer exclusivement sur le ciblage de l’inflation.

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