Comptoir des Crédits,  25 ans d’expertise au service des situations financières complexes

Mise à jour : 16 mai 2025 Temp de lecture : 7 min

Dans cet interview accordée à FinMag, Marc Nourry, dirigeant du Comptoir des Crédits, revient sur les défis actuels du regroupement de crédits. Il partage son expérience de terrain, les solutions mises en place pour accompagner les emprunteurs, et sa vision des évolutions à venir dans un contexte économique tendu.

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Pouvez-vous nous présenter Comptoir des Crédits ?

Le Comptoir des Crédits a été fondé en janvier 2001. Il s’agit d’une entreprise familiale totalement indépendante. Nous sommes inscrits à l’ORIAS en tant que mandataire non exclusif (MNE), ce qui signifie que nous sommes mandatés directement par les banques spécialisées en regroupement de crédits.

Spécialisés dans le regroupement de crédits depuis plus de 25 ans, nous collaborons avec une dizaine d’établissements bancaires. Notre siège est situé à Mauguio, à proximité de Montpellier. Nous intervenons sur toute la région Languedoc-Roussillon, mais également sur l’ensemble du territoire national, DROM inclus.

À qui s’adresse votre solution ?

Depuis 25 ans, nous accompagnons tous types de profils : locataires, propriétaires, qu’ils soient particuliers ou professionnels, retraités ou en activité. Nous traitons des dossiers variés avec l’objectif constant de proposer des solutions concrètes grâce au regroupement de crédits.

Le principe est simple : il s’agit de racheter tous les crédits et dettes existants pour ne former qu’une seule ligne de crédit. Cela peut inclure des prêts renouvelables, souvent responsables du surendettement, mais aussi des dettes familiales, fiscales, sociales, des découverts bancaires et tout autre type d’encours. L’ensemble est intégré dans un seul financement avec une mensualité unique.

Pour alléger cette mensualité, il est souvent nécessaire d’allonger la durée de remboursement. Ce choix peut entraîner un coût total plus élevé, mais permet une baisse significative de la charge mensuelle. Dans la majorité des cas, le montant de la nouvelle échéance est 2 à 3 fois moins élevé que celles remboursées avant le rachat des crédits Autre point important, et, sauf exception, le nouveau prêt est assuré, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant.

Ce rééquilibrage financier permet à nos clients de retrouver de la sérénité et une véritable bouffée d’oxygène dans leur vie quotidienne.

Pour les clients à partir de 65 à 70 ans il existe aussi le Prêt Viager Hypothécaire qui permet de dégager de la trésorerie. L’avantage de ce prêt est qu’il n’y a pas de mensualités à rembourser, le prêt se termine au décès du dernier des emprunteurs par la vente du bien. Autre point important , il n’y a pas de passif successoral lié à cette créance.

Existe-t-il des freins au regroupement de crédit ?

Le principal obstacle que nous rencontrons depuis trois ou quatre ans concerne les taux extrêmement bas obtenus par de nombreux emprunteurs entre 2020 et 2022. On parle de taux à 0,95 % ou 1,10 %, des niveaux qui n’auraient probablement jamais dû exister. Ces prêts posent aujourd’hui problème, car il n’est pas envisageable de les racheter sans risquer un défaut de conseil. En effet, remplacer un prêt à 0,95 % par un financement à 3,5 % n’est ni raisonnable ni justifiable.

Dans ce type de situation, nous privilégions en général la conservation du prêt immobilier initial. Lorsque cela est possible, nous analysons la possibilité de dégager une marge hypothécaire pour intervenir en second rang. Cela signifie que l’on conserve le prêt existant et que l’on met en place un prêt hypothécaire complémentaire, dans le cadre d’un regroupement de crédits, sur une durée qui peut aller jusqu’à 25, 30 voire 35 ans, et jusqu’à 95 ans d’âge de fin de prêt pour l’emprunteur.

Si cette option n’est pas envisageable, nous cherchons à ne racheter que les crédits à la consommation, en Sans Garantie, à condition que les revenus le permettent. Dans ce cas, nous pouvons proposer un rééchelonnement sur 15 ans, jusqu’à 85 ans d’âge de fin de prêt, contrairement aux banques traditionnelles qui, elles, se limitent généralement à des durées de 7 à 8 ans maximum et 70 ou 75 ans d’âge de fin de prêt.

Personnellement, j’avais anticipé cette problématique dès l’époque des taux très bas. Je savais que, quelques années plus tard, les ménages se retrouveraient en difficulté. Il suffit d’un imprévu : une panne de voiture, un remplacement d’électroménager, les frais d’études des enfants… et on repart sur 30 000 à 40 000 euros de nouveaux crédits sur 4 ans. Résultat : on a peut-être légèrement allégé son prêt immobilier, mais sans réelle marge de manœuvre sur le plan hypothécaire. Dans ces cas-là, la seule solution est souvent d’étaler les encours sur une durée plus longue, en Sans Garantie, pour retrouver un équilibre budgétaire supportable.

Quelle est la force de Comptoir des Crédits ?

Nous travaillons à 95 % avec des banques de réseau qui nous adressent leurs propres clients lorsqu’elles n’ont plus de solution en interne. Elles nous font confiance depuis 25 ans et connaissent notre manière de travailler. D’ailleurs, il n’est pas rare d’entendre un banquier dire : « Si ça ne passe pas au Comptoir des Crédits, ça ne passera nulle part. »

Chez nous, il n’y a pas de « petit dossier » : chaque situation est étudiée avec le même sérieux, au cas par cas. Il nous arrive même de collaborer directement avec le conseiller bancaire sur certains dossiers. Par exemple, si un dossier présente des rejets bancaires récents, nous pouvons lui demander, uniquement si nous avons une quasi-certitude de faisabilité, de temporiser un peu. Cette coordination permet souvent de débloquer la situation.

Beaucoup de nos confrères sont inscrits en tant que MIOB à l’ORIAS ce qui signifie qu’ils n’ont pas les mandats en direct et sont obligés de s’adresser à un tiers qui envoie leurs dossiers en banque. Il y a une perte de temps et une étude différente du dossier par rapport à un indépendant qui prend le temps d’étudier le dossier en profondeur avec son client en direct pour lui proposer une solution sur mesure.

Notre gamme s’élargit au fil du temps et dès qu’il y a une nouvelle opportunité pour nos clients , le Comptoir Des Crédits se fait fort d’avoir l’agrément pour la diffuser.

Quels sont, selon vous, les défis à relever pour la suite ?

Le début d’année a été assez compliqué en termes d’activité, mais nous constatons une reprise depuis le deuxième trimestre. Cependant, les dossiers que nous recevons sont de plus en plus tendus, ce qui vient confirmer les dernières données publiées par la Banque de France qui a annoncé une hausse d’environ 14 % des dossiers de surendettement déposés en 2024.

Nous voyons revenir des profils que nous n’avions plus rencontrés depuis une dizaine d’années, notamment des clients ayant 15 à 20 lignes de crédit en cours. Ce type de situation était devenu rare, ce qui me pousse à m’interroger sur l’application réelle de la loi Lagarde. Cette loi impose pourtant aux établissements financiers de vérifier les comptes bancaires avant d’accorder un crédit, une pratique que nous appliquons systématiquement, comme les banques de réseau. Force est de constater que certains établissements financiers le font beaucoup moins.

L’inflation, combinée à la stagnation des revenus, aggrave la situation. Toutes les catégories sociales sont concernées, sans exception. On le voit très clairement : désormais, nous accompagnons aussi des professions libérales du secteur de la santé ou du droit, comme des infirmiers, des infirmières, des notaires ou des avocats, des profils que nous n’avions pas auparavant. Malgré des revenus confortables, ils sont eux aussi touchés par un endettement préoccupant, souvent asphyxiés par une fiscalité de plus en plus lourde.

Face à cette évolution, les banques de restructuration commencent à allonger les durées de remboursement, notamment sur les prêts à la consommation. Lorsque j’ai commencé il y a 25 ans, un prêt de regroupement de crédits sans garantie ne dépassait pas 6 ou 7 ans. On est passé à 8-9 ans, puis à 12, et aujourd’hui, on atteint 15 ans. La prochaine étape logique, à mon sens, serait de proposer des prêts personnels sur 20 ans, en particulier pour les propriétaires ayant contracté un crédit entre 2020 et 2022, afin de lisser davantage les charges et de rendre les situations financières plus tenables.

Pour faire face aux grands acteurs nationaux du regroupement de crédits, nous avons décidé, avec trois autres sociétés, de créer il y a six ans un GIE, baptisé Groupe Raccord. Aujourd’hui, nous sommes 17 chefs d’entreprise réunis autour de ce projet. Nous sommes tous mandataires non exclusifs (MNE) et restons totalement indépendants et implantés sur tout le territoire national. À ma connaissance, c’est le seul GIE composé uniquement de dirigeants. Cette organisation nous permet d’avoir une vraie force de négociation auprès des banques de restructuration, d’obtenir une reconnaissance de notre modèle, et de proposer des animations et des produits spécifiques, voire exclusifs, pour le Groupe Raccord.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur le Comptoir des Crédits, leur site est accessible https://comptoir-credits.fr/

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.