Vancelian, la fintech niçoise qui rend l’épargne digitale accessible à tous

Rencontre avec Xavier Gomez, Directeur Général de Vancelian, ancien trader au Crédit Suisse et ex gérant de fonds chez Pictet & Cie, qui revient pour Finmag sur ses ambitions pour Vancelian , sa vision de la finance de demain, et les prochaines étapes de son développement.
Comment est née Vancelian et quelle est votre ambition ?
Vancelian est une fintech française fondée en 2021 et basée à Nice. Notre ambition avec Vancelian était de proposer une application mobile qui ouvre l’accès à une nouvelle gamme de produits d’épargne et de placement, grâce à l’intégration d’un compte IBAN dédié, associé à la technologie blockchain et aux crypto-actifs (jetons stables (EURC), Bitcoin et crypto-actifs). Cette combinaison permet à chaque utilisateur de bénéficier de cas d’usage simples et concrets pour dynamiser son épargne traditionnelle et accéder dès aujourd’hui aux produits financiers de demain.
La blockchain nous permet d’offrir des produits à rendement plus élevé que ceux de la finance traditionnelle, tout en gardant une logique de démocratisation. Nos produits sont accessibles dès 1 €, car je suis convaincu que la fintech doit permettre de réduire les frais bancaires et rendre l’investissement accessible à tous, ce qu’on constate déjà dans les pays émergents.
Contrairement à d’autres fintechs qui ont commencé par le paiement, nous avons délibérément choisi d’attaquer le cœur du sujet : l’épargne. C’est un besoin mal servi, notamment en France et en Europe, surtout pour les patrimoines de moins de 1 million d’euros. En France, l’écosystème est très segmenté : entre des conseillers en gestion de patrimoine (CGP) aux compétences inégales et des family offices réservés à une clientèle fortunée, nous avons voulu proposer une alternative claire, à forte valeur ajoutée, tant sur le plan technologique que financier.
Aujourd’hui, Vancelian compte une cinquantaine de collaborateurs, dont une majorité de développeurs.
Quels produits proposez-vous ?
Nous avons des « vaults », ou coffres, qui sont des produits d’épargne inspirés du livret A, mais reposant sur des actifs digitaux. Nous proposons différents coffres : un coffre flexible, permettant d’entrer et sortir librement, et un coffre « avenir » avec un engagement d’un an, par exemple.
Autre volet important et stratégique dans notre développement: offrir un accès à des cas d’usage concrets adossés à des actifs tangibles (dits actifs du monde réel) comme l’immobilier, le vin, l’art… C’est ce que nous appelons nos “Offres Exclusives”.
Nous avons par exemple un projet en cours de commercialisation à Bali, avec sept villas de luxe dans un écolodge, pour un montant total de 4 millions d’euros déjà souscrit à 60 %. Dans ce cadre, le mécanisme consiste pour l’investisseur à financer directement le projet via un prêt en Bitcoin; le rendement est alors versé en EURC. Les rendements cibles peuvent atteindre 12,3 % annuels, avec un engagement pluriannuel. Des sorties anticipées sont possibles deux fois par an. Chacun peut choisir librement le montant investi.
Nous avons aussi intégré une offre de cloud mining de Bitcoin. Cette activité, historiquement réservée aux initiés, est désormais accessible à nos clients via notre partenaire Hearst, qui fournit les machines de minage. Là encore, notre objectif est d’ouvrir l’accès à un produit jusqu’alors réservé à une minorité.
Enfin, notre application donne aussi accès à l’achat et à la vente d’environ 40 crypto-actifs. Ce n’est pas là que nous cherchons à concurrencer les grandes plateformes d’échange, mais cela permet à nos utilisateurs de tout gérer depuis une seule interface, de manière simple et sécurisée.
Quel conseil donneriez-vous à un néophyte ?
Je lui dirais d’abord de faire attention à ce qu’il investit. Il ne faut jamais se mettre en risque avec des économies dont on pourrait avoir besoin. Il y a toujours la tentation de vouloir gagner vite, de “faire tapis”, mais ce n’est pas la bonne approche. Il faut placer uniquement ce qu’on peut se permettre d’immobiliser.
Je recommande de s’appuyer sur les ETF, qui ont connu un véritable essor. D’ailleurs, chez Vancelian, nous prévoyons de proposer à terme notre propre offre d’ETF, axée sur des allocations moyen-long terme autour de grandes tendances : technologie, intelligence artificielle, cybersécurité, industrie, finance… Ces ETF peuvent constituer 60 à 70 % du portefeuille selon les profils.
Ensuite, on peut compléter avec une poche de 10 à 20 % d’actifs digitaux, mais attention : je parle ici de produits à rendement, pas de pure spéculation. Chez Vancelian, nous proposons justement ce type d’actifs : ils offrent du rendement sans la volatilité extrême que l’on peut observer sur le Bitcoin ou certains tokens.
Enfin, il est important de toujours conserver une poche de liquidités, pour pouvoir saisir des opportunités quand les marchés baissent et qu’ils offrent de bons points d’entrée.
Quel est votre modèle économique ?
Il est très simple. Sur le trading crypto, nous prenons des commissions de bourse. Sur les produits d’épargne à rendement, nous prélevons une marge sur la performance générée. Il n’y a pas d’abonnement à l’application.
Quelles sont les prochaines étapes pour Vancelian ?
Notre priorité, c’est l’obtention de la licence MiCA, véritable passeport européen. Aujourd’hui, nous pouvons accueillir certains clients européens, y compris en Europe de l’Est, mais nous n’avons pas le droit de mener de campagnes marketing ou de communication grand public. Or, depuis le lancement de l’application, nous avons enregistré plus de 450 000 téléchargements et environ 80 000 utilisateurs actifs. L’obtention de la licence MiCA nous permettra de gagner en visibilité, de communiquer plus librement, et de pouvoir lancer des appels publics à l’épargne à l’échelle européenne.
Dans cette dynamique d’internationalisation, nous travaillons également à l’obtention d’une licence VARA aux Émirats arabes unis. C’est une région très favorable au développement des actifs numériques, grâce à une volonté politique forte et à l’accueil positif que nous avons reçu. Nous avons échangé à plusieurs reprises avec les régulateurs locaux, qui nous ont présenté leur stratégie à l’horizon 2030–2035 : faire des Émirats un hub financier mondial sur ces sujets. Nous avons donc décidé d’y implanter une filiale, le processus est en cours.
Côté produit, plusieurs nouveautés sont prévues dans les semaines à venir, notamment des offres exclusives autour des actifs réels sur des projets immobiliers et une nouvelle série d’opérations de cloud mining…
En termes de cibles, nous souhaitons nous adresser davantage aux CGP, pour lesquels nous allons développer un dispositif spécifique et des actions dédiées dans les prochains mois.
Si vous voulez avoir plus d’informations sur Vancelian, leur site est accessible https://vancelian.com/