HeoH 2024 : un choc de modernisation dans le domaine du don

Mise à jour : 13 mars 2024

Ghislain d’Alançon, Directeur Général de HeoH, évoque pour FinMag sa passionnante solution, une révolution dans le monde de la philanthropie et du paiement, combinant l’efficacité des transactions avec l’appel au don. En proposant une gamme diversifiée de solutions, HeoH s’efforce de rendre la collecte de dons plus accessible, plus moderne et plus efficace que jamais. Découvrez comment HeoH redéfinit les normes de la collecte de fonds et crée des partenariats bénéfiques pour tous les acteurs impliqués.

Par Marie-Ange Nodar

HeoH 2024 : un choc de modernisation dans le domaine du don

Pouvez-vous nous présenter le concept de HeoH ?

HeoH est une plateforme innovante qui apporte de la valeur ajoutée dans l’univers des paiements à travers quatre grands domaines d’activité :

  • La collecte de dons : Nous offrons une plateforme multicanale permettant la collecte de dons via divers moyens tels que les bornes de dons. Nous proposons également du don embarqué, une option permettant d’ajouter un petit don lors de l’achat d’un bien ou d’un service, que ce soit sur des sites internet ou pour des flottes volantes. Notre dernière solution consiste en une flotte de terminaux de paiement que les ONG et les associations peuvent louer pour des quêtes dans la rue ou lors de journées mondiales.
  • La collecte de pourboires sur terminal de paiement : Nous facilitons la collecte de pourboires grâce à notre plateforme intégrée aux terminaux de paiement.
  • Le paiement sans contact (Open Payment) : Nous proposons des solutions de paiement digital pour les titres de transport, offrant ainsi une expérience fluide et moderne aux utilisateurs.
  • Le paiement multifonction : En partenariat avec les banques et les principaux acteurs du secteur des paiements, nous fournissons des terminaux multifonctions qui permettent non seulement de collecter des paiements, des dons et des pourboires, mais aussi de répartir les fonds vers plusieurs bénéficiaires et IBAN différents.

Ces domaines d’activité sont évolutifs, nous réfléchissons déjà à d’autres types de solutions. Mais ils auront toujours la particularité de partager la même plateforme multicanale et multiproduits, adaptable à divers contextes d’utilisation.

Comment vous est venue l’idée de HeoH ?

J’ai été banquier spécialisé dans le domaine des paiements, tout en étant profondément engagé dans le secteur associatif. J’ai consacré deux années de ma vie à des missions humanitaires en Afrique et j’ai également fondé une importante association culturelle destinée aux jeunes. Parallèlement, j’ai toujours été passionné par le monde de l’entreprise. J’étais déchiré entre mon engagement associatif, que je ne voulais pas abandonner, le monde de l’entreprise que je ne voulais pas quitter, et mon travail dans le secteur des paiements. J’ai décidé de construire des ponts entre ces trois univers.

Aujourd’hui, qu’est-ce que HeoH ? C’est la création de partenariats gagnant-gagnant entre le monde de l’entreprise et celui du non-profit, en utilisant les outils du monde des paiements et de la banque. En outre, dans le milieu associatif, j’ai rencontré Antoine Vaccaro, un expert renommé en philanthropie et très impliqué dans la collecte de fonds. Il m’avait alerté il y a plus de dix ans sur le fait que le secteur des dons était en péril car il ne se modernisait pas assez rapidement. J’ai même animé une conférence à la Banque de France sur ce sujet, car les chiffres sont assez peu connus : le nombre de donateurs réguliers en France a diminué de 11 % en dix ans, une baisse considérable. De plus, un chiffre inquiétant est apparu : entre 2012 et 2022, le montant total des dons collectés a augmenté de seulement 5 %, tandis que l’inflation sur la même période a été de 15 %. En d’autres termes, le volume de dons a diminué en termes réels, ce qui est très préoccupant car cela affecte l’intérêt général dans son ensemble : moins d’impact social, environnemental, moins de financement pour la recherche médicale, etc. Et pourtant, les besoins ne diminuent pas, bien au contraire.

Je suis convaincu que le manque de modernisation et de digitalisation des dons a contribué à les éloigner de la vie quotidienne de nombreuses personnes. Beaucoup ne sont tout simplement pas sollicitées pour donner. L’une de nos principales ambitions, lorsque nous avons créé HeoH avec mon co-fondateur Antoine Vaccaro, était de contribuer à moderniser le secteur des dons. Comme pour toute modernisation ou digitalisation, cela nécessite une stratégie de communication multicanale. Nous avons d’abord ciblé les commerçants, puis les voyages, les services bancaires, et ainsi de suite. Pourquoi le multicanal ? Parce que chaque canal représente une opportunité de toucher un individu ou une entreprise donatrice dans sa vie quotidienne.

Quels sont les avantages à proposer des micros-dons, pour un commerçant par exemple ?

Il tire profit de l’intangible, pas de gains financiers directs. Cela ne lui coûte rien, si ce n’est un peu de temps de la part des hôte.sse.s de caisse. Nous évoluons dans une société axée sur l’impact et la responsabilité sociale et environnementale, les micro-dons s’inscrivent naturellement dans cette tendance.

Cela peut aussi permettre d’apporter du sens à la vie quotidienne de ses employés, et c’est très important. Cela peut également enrichir l’expérience d’achat, en permettant aux clients d’ajouter un petit don pour les autres lorsqu’ils effectuent un achat, intégrant ainsi cette dimension dans le produit. Certains restaurateurs nous disent que “cela fait partie du menu”, au même titre que proposer un café.

Il peut y avoir aussi un côté déculpabilisation de l’acte d’achat. Et enfin, cela peut constituer un élément de différenciation marketing. Nous savons que l’engagement social, environnemental et responsable peut inciter certains consommateurs à choisir une enseigne plutôt qu’une autre, tandis que l’absence de responsabilité peut conduire à une dérive commerciale. Dans tous les cas, cela n’entraîne pas de gains financiers directs, mais une valeur intangible considérable, très certainement.

Qu’est ce qui fait votre succès depuis plus de 10 ans ?

Nous opérons dans plusieurs domaines d’activité, chacun comportant diverses lignes de produits. Bien sûr, certains de nos produits et domaines d’activité ont leurs concurrents. Ce qui nous distingue, je pense, c’est notre capacité à innover. Nous avons développé de nombreuses innovations, et même si certains de nos produits font désormais l’objet d’une concurrence, il est souvent vrai que nous avons été les pionniers dans ce domaine.

Nous n’avons jamais fait aucun compromis sur les normes de sécurité et de conformité, même si cela nous a parfois été reproché. Nous avons toujours suivi scrupuleusement les normes de sécurité et de conformité établies par le secteur bancaire et celui des paiements, ce qui nous permet d’être les seuls véritablement commercialisés par les banques et les acteurs du paiement.

Enfin, notre dernière différenciation réside dans la variété de solutions que nous offrons. Nous sommes confrontés à une concurrence dans certains segments,mais il n’existe pas vraiment de plateforme multicanale aussi diversifiée que la nôtre, du moins en France.

Quels sont vos objectifs pour la suite ?

Notre mission restera inchangée car elle est profondément noble, belle et passionnante. Elle est porteuse de sens. Collecter des dons pour soutenir les acteurs de l’intérêt général et avoir un impact social, environnemental et médical est une source de motivation constante. J’ai le privilège d’exercer le meilleur métier du monde et je n’envisage pas d’en changer. Établir des partenariats entre le monde des entreprises, le secteur bancaire et les causes justes est une expérience fabuleuse.

Nous ambitionnons d’industrialiser nos processus et d’augmenter les volumes de collecte. De plus, nous nous engageons à servir toujours mieux nos partenaires en trouvant des solutions encore plus impactantes et bénéfiques pour les entreprises et les banques avec lesquelles nous collaborons. Nous avons également l’intention de nous développer à l’international, notamment en Europe.

En France, on compte environ 15 milliards de transactions par carte bancaire chaque année. Parmi ces transactions, je considère qu’environ 45 millions incluent une proposition de don, ce qui représente moins 0,3 % du total des transactions par carte bancaire en France. Environ 20 à 25 % des clients en moyenne choisissent de faire un don,. Nous sommes encore loin de la saturation, qui pourrait être atteinte à mon sens à partir de 7 ou 10 % de propositions de dons. Un petit commerce de quartier peut collecter entre 100 et 1000 € par mois, une pharmacie entre 500 et 2000 €, car ce sont des lieux très propices aux dons et dû au volume élevé de transactions par carte bancaire, tandis qu’un supermarché peut collecter entre 1000 € pour un établissement en centre-ville et jusqu’à 20 000 € par mois pour un hypermarché. Nous sommes également présents dans des collectes spécifiques, telles que celles organisées par le Secours Populaire, l’Ordre de Malte ou des lieux de culte. Nous constatons que lorsque la collecte de dons est digitalisée grâce à nos solutions, cela peut augmenter la collecte de 30 à 40 %…

Si vous voulez avoir plus d’informations sur HeoH, leur site est accessible https://heoh.net/ ou vous pouvez les suivre sur https://fr.linkedin.com/pulse/heoh-cree-payments-le-premier-etablissement-de-dedie-la-d-alancon

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Basée dans le Sud-Ouest, elle décrypte pour vous les actualités financières.