Wakweli 2024 : Un projet ambitieux de certification NFT décentralisé

Mise à jour : 25 novembre 2024 Temp de lecture : 5 min

Antoine Sarraute, cofondateur de Wakweli, présente à FinMag son projet, un protocole de certification décentralisé qui émerge au cœur de la révolution des NFT. Signifiant “ceux qui disent la vérité” en swahili, Wakweli se pose en réponse aux défis de l’authenticité dans un marché en pleine expansion. Plongez dans l’histoire de sa création, explorez les enjeux de la certification NFT, et suivez le développement de ce projet novateur, incubé au sein d’EverdreamSoft et propulsé par une communauté engagée. Wakweli, une vision audacieuse pour la sécurisation et la confiance dans l’univers dynamique des actifs numériques.

Par Marie-Ange Nodar

Wakweli 2024 : Un projet ambitieux de certification NFT décentralisé

Pouvez-vous nous présenter le projet Wakweli ?

Wakweli est un terme swahili signifiant « ceux qui disent la vérité », et c’est un protocole de certification décentralisé. Nous assistons actuellement à une transition majeure de la propriété physique vers la propriété digitale, symbolisée par les NFT (Non-Fungible Tokens). Bien que les NFT soient souvent associés à l’art et aux objets de collection, leur utilisation s’étend bien au-delà. Nous parlons de biens immobiliers tokenisés, d’actions d’entreprises tokenisées négociées sur le marché secondaire, et même de matières premières comme l’or et le pétrole sous forme de « tokenized commodities ». Ce marché colossal offre l’automatisation, la réduction des intermédiaires et des coûts, et son expansion est fulgurante. Selon une étude du Boston Consulting Group, ce marché est estimé à au moins 16 000 milliards de dollars d’ici six ans.

Mais il est préoccupant de constater l’absence d’un système de sécurisation pour cet écosystème, entraînant de nombreuses fraudes. En tant que pionniers des NFT venant du monde du jeu vidéo, nous avons créé “Spells of Genesis”, l’une des premières collections NFT gaming en 2015 sur Bitcoin. En 2021, cette collection avait atteint une valeur d’environ 500 millions de dollars, appartenant aux joueurs. Cependant, les utilisateurs ont été massivement la cible d’arnaques, car il était difficile de distinguer les cartes authentiques des contrefaçons sur les plateformes.

Pour remédier à cela, les marketplaces comme OpenSea, ont introduit un concept de « check mark », un symbole de vérification, visible sur la page des assets. Cependant, obtenir ce check mark sur Open Sea nécessite au moins 75 Ether de volume sur une collection, soit plus de 100 000 €, ce qui exclut de nombreux artistes débutants. Les petits artistes et leurs clients effectuant leur entrée dans le monde des NFT devenaient des proies faciles pour les escrocs qui dupliquaient les images et créaient de faux noms de collection en vue de les escroquer.

La limite de 75 Ether reflète les difficultés de mise à l’échelle des systèmes existants, réservant cette certification aux projets d’envergure. Avec l’essor attendu du marché et l’arrivée de milliers de nouveaux acteurs, il est évident que les systèmes centralisés ne peuvent garantir la sécurité nécessaire. Ainsi, Wakweli a développé un protocole décentralisé de certification reposant sur la blockchain, utilisant une méthode de consensus innovante appelée le « Proof of Democracy (PoD) ».

Chaque membre de la communauté joue un rôle crucial dans la protection mutuelle, contribuant à sécuriser ce marché dynamique. Cette blockchain offre un système scalable, sans vérification de profils, basé sur la Game Theory, où l’incitation à dire la vérité est généralisée pour le bien public. En somme, Wakweli s’efforce de répondre aux défis actuels en instaurant une confiance renforcée dans le domaine en constante évolution des NFT.

Quel est le contexte de développement de Wakweli ?

Le protocole Wakweli a été incubé au sein d’EverdreamSoft le temps de son développement initial. Nous avons levé plus de 2 millions de dollars grâce à une vente de jetons privés, permettant aujourd’hui de présenter la version initiale du protocole. Actuellement, nous sommes en train de détacher Wakweli pour en faire une association open source.

Cette transition permettra à la communauté de voter sur les modifications apportées au protocole, assurant ainsi son évolution autonome après avoir établi les bases nécessaires.

Le protocole se trouve actuellement en phase alpha privée, avec la participation d’environ une centaine de personnes qui effectuent des certifications.

Que garantiront vos certifications ?

La certification dépend de ce qu’on cherche à authentifier. Actuellement, dans la phase alpha que nous sommes en train de tester, nous certifions l’authenticité d’une collection de NFT par rapport à d’éventuelles collections frauduleuses. En simplifiant, une collection légitime arbore un badge vert, tandis que toutes les autres affichent un badge rouge. Nous nous concentrons donc sur la vérification de l’authenticité des collections par rapport aux tentatives de fraude NFT.

Il s’agit d’un cadre de certification assez spécifique. Nous utilisons Wakweli pour tester cette dimension spécifique liée aux arnaques NFT. Toutefois, à l’avenir, lorsque nous étendrons nos certifications à des domaines tels que le tokenized Real Estate, nous aurons d’autres cadres de certification avec des règles adaptées à ces contextes spécifiques. L’idée fondamentale est de développer un protocole de certification générique avec des axes spécialisés pour répondre aux différents cas d’utilisation.

A quels enjeux vous confrontez-vous pour le succès de Wakweli ?

Étant un protocole axé sur la communauté, il est crucial que le protocole gagne du terrain. Cela implique de susciter l’intérêt des utilisateurs, de développer une communauté autour de nous pour assurer la certification, mais aussi pour encourager l’utilisation du protocole par les collections NFT. Nous entamons une phase de développement axée sur le marketing, le commercial, et les partenariats. Notre objectif est d’attirer des projets sur la plateforme, d’engager des certificateurs sur le réseau, et de faciliter l’intégration du badge de validation Wakweli dans les places de marché. Nous préparons une extension Chrome qui permettra d’incorporer directement le petit “V” dans chaque marketplace, mais nous avons conscience qu’on touchera moins de personnes que si elle était directement disponible dans les places de marché.

Notre stratégie consiste à impliquer les projets, à obtenir des assets certifiés, à dialoguer avec les petites marketplaces, et à leur présenter une démo avec le badge Wakweli déjà intégré via l’extension. Si elles souhaitent l’adopter, le code est le même, simplifiant ainsi leur intégration. Nous commençons par les petites places de marché qui se heurtent à la complexité de la mise en place d’un système de certification interne. En effet, il est difficile pour ces dernières de s’engager fermement sur la légitimité d’une collection de par la responsabilité légale qui en découle, aussi leurs conditions générales stipulent généralement qu’elles n’offrent aucune garantie et que les utilisateurs doivent effectuer leurs propres recherches. Avec Wakweli, nous visons à instaurer un accès simple à cette information, dans un système où la valeur du jeton d’utilité de Wakweli est verrouillée dans les certificats, offrant une preuve tangible de la valeur réelle derrière représentée par ces derniers.

Le protocole Wakweli ne peut pas fonctionner sans sa communauté : si ce que vous avez lu ici résonne avec vous et que le protocole vous intéresse, rejoignez la communauté sur les réseaux, venez contribuer à l’expansion du protocole et participer aux débats sur le processus de certification : nous avons besoin de chacun d’entre vous.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur Wakweli, leur site est accessible https://wakweli.com/ ou vous pouvez les suivre sur https://ch.linkedin.com/company/wakweli

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.