VeraOne 2024 : un pont innovant entre cryptomonnaies et or

Mise à jour : 1 décembre 2024 Temp de lecture : 4 min

FinMag rencontre aujourd’hui Alexis Boeglin, COO de CrypCool en charge de l’intégration de VeraOne, pour évoquer cette solution du groupe AuCOFFRE, qui vise à créer une synergie intéressante entre les cryptomonnaies et l’or.

VeraOne 2024 : un pont innovant entre cryptomonnaies et or

Pouvez-vous nous présenter VeraOne ?

VeraOne est l’une des premières initiatives du groupe AuCOFFRE dans le domaine des cryptomonnaies. Le groupe AuCOFFRE avait déjà exploré la technologie blockchain dès 2016 pour la tenue de registres de police, qui permettent de consigner toutes les transactions en métaux précieux et peuvent être consultés par les douanes. Traditionnellement, ces registres existent sous forme papier, semblables aux livres de comptes des auto-entrepreneurs : des carnets avec des pages numérotées où il est interdit d’arracher des pages ou de modifier les inscriptions.

L’utilisation de la blockchain visait à transposer ce type de registre dans un environnement informatique, connu pour être modifiable par nature. En informatique, il est facile de tricher ou de changer des informations inscrites, brouillant ainsi les pistes. La technologie blockchain permet d’authentifier les informations enregistrées sur un support informatique, offrant une sécurité similaire à celle des registres papier.

En 2019, le groupe AuCOFFRE a créé VeraOne (VRO), un jeton basé sur la blockchain Ethereum. Chaque unité de VeraOne correspond à 1 gramme d’or physique stocké en coffre-fort. Nous avons lancé ce service de cryptomonnaie adossée à l’or pour créer un pont entre le monde de l’or et celui des cryptomonnaies.

Récemment, le groupe a lancé CrypCool, un PSAN (Prestataire de Services sur Actifs Numériques) enregistré pour la fourniture de services sur actifs numériques. Dans les prochaines semaines, VeraOne intégrera l’offre de CrypCool pour créer une synergie complète entre les cryptomonnaies et les métaux précieux.

Pourquoi avoir créé VeraOne ?

VeraOne répond à un besoin crucial du marché des cryptomonnaies : la stabilité. Pendant longtemps, pour stabiliser la valeur d’une cryptomonnaie, il fallait la vendre contre une monnaie souveraine, ce qui entraînait une imposition sur l’opération en France. Opter pour une valeur stable sous forme de cryptomonnaie permet de bénéficier de la non-imposition des échanges crypto à crypto. Ainsi, même en s’exposant à l’or via leurs cryptomonnaies, les utilisateurs restent dans l’univers des cryptos et profitent de la fiscalité avantageuse qui y est associée.

Contrairement aux stablecoins basés sur des monnaies souveraines, le Bitcoin, par nature, est déflationniste. Conçu pour devenir de plus en plus rare, il constitue une forme d’actif alternatif permettant de se prémunir contre l’inflation. Mais la valeur du Bitcoin reste très volatile. Il est donc paradoxal de chercher à stabiliser cette valeur avec des monnaies souveraines, qui subissent constamment l’inflation. Une personne qui échange ses cryptomonnaies contre une monnaie souveraine voit son pouvoir d’achat diminuer à mesure que l’inflation augmente.

L’or apporte une solution à ce problème en offrant une valeur stable, permettant ainsi de stabiliser les investissements en cryptomonnaies en limitant les effets de l’inflation.

À qui s’adresse VeraOne ?

VeraOne s’adresse principalement aux investisseurs déjà présents dans le domaine des cryptomonnaies. Ces personnes possédant des cryptos et cherchant à stabiliser leur portefeuille pendant les périodes de volatilité, pour faire de l’arbitrage entre les métaux précieux et le monde de la crypto.

Un avantage notable est que les mouvements du Bitcoin et de l’or sont parfois contracycliques. Le Bitcoin tend à suivre le comportement des valeurs technologiques américaines sur le marché, tandis que l’or agit comme une assurance du capital en période de panique sur les marchés. Cette complémentarité crée des synergies intéressantes.

Dans un second temps, via CrypCool, VeraOne s’adresse également aux investisseurs débutants souhaitant entrer progressivement sur le marché des cryptomonnaies. Ceux-ci peuvent se familiariser avec des valeurs qu’ils connaissent déjà, telles que VeraOne et les métaux précieux, pour un investissement plus sécurisé.

Comment cela fonctionne-t-il ?

Nous fournissons un accès direct au marché primaire. Lorsqu’un client achète ou vend du VeraOne au sein du groupe, des unités sont créées sur la blockchain pour chaque achat. Ainsi, les clients achètent de l’or, et nous créons une unité correspondante sur la blockchain, couverte par une valeur égale en euros. Inversement, lors des ventes, l’unité sur la blockchain est détruite, nous vendons l’équivalent en or et renvoyons le paiement au client.

Il existe également un marché secondaire, où l’achat de VeraOne se fait en dehors du groupe AuCOFFRE. Cela se passe sur les places de marché crypto et les exchanges traditionnels.

Quelle est votre ambition avec VeraOne ?

Nous souhaitons utiliser VeraOne comme un pont entre les cryptomonnaies et l’or, et développer son usage au sein du groupe pour faciliter les transactions entre différentes entités. Par exemple, une personne possédant un lingot chez AuCOFFRE ou Veracash pourra le tokeniser en VRO. Par la suite, lorsqu’elle le souhaite, elle pourra échanger ce VRO contre de la cryptomonnaie.

Nous avons également pour objectif de développer d’autres services combinant cryptomonnaies et or. Actuellement, nous travaillons sur un projet de NFTs de pièces d’or encore en Proof Of Concept. L’idée est de créer une synergie entre les NFTs de pièces, qui sont non fongibles par nature, et le VRO, qui, lui, est fongible. Cela permettrait une interopérabilité entre les pièces sous ce format et l’or sous forme de lingots tokénisés.

Si vous voulez avoir plus d’informations sur VeraOne, leur site est accessible https://veraone.io/en/home/ ou vous pouvez les suivre sur https://www.linkedin.com/company/veraone-io

Marie-Ange Nodar
Écrit par
Marie-Ange Nodar est rédactrice de contenu pour FinMag, et est l’auteure de plus de 250 publications dans le domaine de la finance et des assurances en France. Au travers de ses interviews exclusives, elle transmet des conseils pratiques pour les professionnels et les particuliers souhaitant mieux comprendre et gérer leurs finances. Marie-Ange est titulaire d’un diplôme spécialisé en commerce international, et a vécu 8 années en Allemagne, avant de revenir s’installer en France.